Couples Improbables !
Il existe malheureusement des couples qui durent, mais de façon bancale pendant toute une vie, ce qui rend chaque personne du foyer également bancale, aigrie, désabusée. Beaucoup prennent l’excuse des enfants pour ne pas se séparer, mais bien souvent la raison est tout autre. La peur de se retrouver seul, le manque d’estime de soi, le manque de courage pour recommencer une autre vie, et la plus laide des raisons, la peur de perdre de l’argent, une maison, ou tout autre bénéfice matériel.
Parfois, les antagonismes sont insurmontables, récurrents, l’un ou chacun des deux estimant avoir raison et « exigeant » que l’autre change. C’est sans issue et impossible, nous n’avons aucune « main mise » sur un autre être humain et personne ne parvient à changer s’il ne l’a pas décidé lui-même.
Dans ce cas, enfants ou pas, mieux vaut se séparer et réussir sa séparation. A défaut d’être parvenu à une entente conjugale, faisons tout notre possible pour devenir ou re-devenir ami. Les griefs du couple n’ont plus lieu d’être, le couple étant dissous, ils sont devenues obsolètes. Comme disait Marc Aurèle, un grand sage, « il importe, lorsque cela est nécessaire de se quitter, mais avec bienveillance ».
Si l’entente en tant que couple n’a pas marché, efforçons-nous de retrouver l’amitié du début, cela nous aidera à ne pas considérer le moment passé ensemble comme un échec, mais comme une expérience qui nous a aidés à nous comprendre nous-mêmes.
Il est évident que pour un enfant, le plus profitable est d’avoir les deux parents vivant ensemble sous le même toit. Les enfants ayant une sensibilité exacerbée ressentiront et souffriront du malaise des parents s’ils ne s’entendent pas, même si on essaie de leur cacher.
Mieux vaut dans ce cas devenir de bons parents séparés que de mauvais parents ensemble, installant une ambiance délétère pour tout le monde en se disputant sans cesse. Il convient d’expliquer à l’enfant, avec insistance, que la séparation n’a rien à voir avec lui, que ses deux parents l’aiment autant l’un que l’autre, qu’aucun des deux ne l’abandonnera.
Soyons très attentifs à ne pas reproduire une erreur malheureusement trop courante, prendre le ou les enfants en otage pour nous justifier et accuser le conjoint, l’obligeant à prendre parti affectivement, nous plaignant de l’autre au moyen d’une mine déconfite auprès de l’enfant, qui risque de culpabiliser devant son impuissance.
Évitons également de le questionner de façon malsaine chaque fois qu’il revient de chez l’un ou l’autre des parents, afin qu’il ne craigne pas ces changements de lieu et de vie qui sont déjà difficiles pour lui, afin qu’ils puissent faire les aller et retour de chez papa et maman sans angoisse.
Ayant personnellement vécu cette expérience, cet article, loin d’être une leçon de morale, est un appel au secours pour tous les enfants qui subissent cet écartèlement entre papa et maman, et grève leur vie d’une joie de vivre qu’ils ne retrouveront jamais.